Stephen King vend tous les ans des centaines de milliers d’exemplaires de ses romans. Il est donc considéré à juste titre comme un auteur populaire. Ce qualificatif dans son acception la moins flatteuse lui est attribuée par les snobs. Une littérature de genre, inférieure, pour les classes populaires. Sans doute S. King est-il lu par un public très varié, ce qui devrait être un compliment mais devient un inconvénient dans l’esprit des “intellos”.
En vérité, Stephen est un “grand”. Un grand auteur capable d’écrire des romans qui méritent de devenir des classiques. “Dolores Claiborne” n’a rien à envier à un ouvrage d’Emile Zola. Stephen King, auteur réaliste, a l’art de trouver le merveilleux et l’horrifique dans la vie de tous les jours et dans des situations banales. Ses personnages ne sont pas dans la demi-mesure. Ils ne nous réservent aucune surprise; ils demeurent tout au long du récit tels qu’ils étaient au début, s’enfonçant même jusqu’à la fin de l’histoire dans leur perversion. Les “bons” luttent, à la fois contre leur ennemi mais aussi contre leurs démons intérieurs (alcoolisme et maladie psychique la plupart du temps). En cela, S. King nous propose un échantillon d’humanité très touchant en nous révélant nos propres faiblesses et nos propres peurs: peur de la maladie, de l’échec social, de la violence, de la mort.
D’un point de vue purement “technique”, cet auteur procèdent souvent par digressions qui enrichissent le récit de détails sur le passé des personnages ou des lieux, maintenant ainsi l’attention du lecteur. On trouvera ainsi rarement de lignes inutiles dans un de ses livres. Sur le fond, son imagination semble inépuisable. Où trouve-t-il toutes ces idées ? C’est aussi un écrivain au taux de productivité à faire envie le MEDEF. On ne compte plus les romans publiés chaque année. Quel travail ! Cette énergie vient certainement du plaisir de raconter qu’il nous transmet dans ses livres que ses fans attendent impatiemment à chaque saison. Stephen King sait raconter des histoires et tenir son lecteur en haleine.
Stephen King est un géant de l’écriture. Il serait dommage de passer à côté.
